Cabildo colonial

Les cabildos étaient des corps administratifs coloniaux chargés de diriger les municipalités à l'époque de l’Empire espagnol. Mis en place tant aux Philippines que dans toute l’Amérique (y compris à La Nouvelle-Orléans), ils avaient été conçus en adaptant aux besoins nouveaux les anciennes mairies médiévales espagnoles, lesquelles se nommaient parfois également cabildos, par analogie avec les assemblées de chanoines (chapitres, en esp. cabildo) des églises cathédrales ou collégiales[1]. La dénomination complète par laquelle on avait coutume de désigner chacun d’eux était « Muy Ilustre Cabildo, Justicia y Regimiento de... » (soit : « Très-Illustre Cabildo, Justice et Administration de... »). Le cabildo espagnol ne procédait pas de Rome, mais fut une émanation de l’individualisme germanique.

Le cabildo — appelé également ayuntamiento ou concejo (‘conseil municipal’) — était le représentant légal de la ville ou du bourg (villa) concerné, l’institution municipale par laquelle les citadins réglaient leurs affaires judiciaires, administratives, économiques et militaires. Sa structure et sa composition étaient similaires à celles des concejos d’Espagne, mais son domaine de compétence était variable ainsi que son importance politique, en fonction des conditions spéciales prévalant dans la société des royaumes et provinces d’outremer.

Dès les premières années de l’ère coloniale en Amérique, les cabildos furent un mécanisme efficace de représentation des élites locales face à la bureaucratie royale espagnole. Par diverses dispositions royales, l’on tâcha certes de les soumettre à l’autorité des représentants du roi d'Espagne, mais l’éloignement avec la métropole obligea à leur accorder un haut degré d’autonomie, tout au moins jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les attributions des cabildos se trouvèrent restreintes sous l’effet des réformes bourboniennes, principalement à travers la création des intendances.

Aperçu des principaux cabildos de la vice-royauté du Río de la Plata.
  1. Le terme cabildo dérive du latin capitulum, lui-même dérivé de caput, tête.

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